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C’est quoi un vin végan ?

Par Loïc Le Métayer, mis à jour le 09/09/2022 Publié le 23/05/2022

La question qu’on nous a vraiment posée, c’était plutôt : "Comment ça un vin végan ? Tous les vins ne sont pas végans ?! C’est que du raisin pourtant." Ben non.

Un produit végan ne contient aucun ingrédient d’origine animale, son élaboration ne nécessite pas le travail d’un animal et il n’est pas testé sur des animaux.
La vigne n’est, à priori, pas une espèce sentiente*, mais tous les vins ne sont pas immaculés dans l’idéal végan - et ce n’est pas seulement la faute aux vignerons qui portent des vestes en cuir -.

* capable de ressentir les émotions, la douleur, le bien-être...


Déjà, pendant certaines étapes de la vinification, le vigneron peut utiliser des produits d’origine animale. Pour le collage par exemple, qui sert à corriger quelques petits défauts des vins rouges et à rendre le jus des blancs et des rosés plus clair, limpide et brillant. Cette étape optionnelle consiste à ajouter des colles protéiques au moût. Deux avantages : cela précipite les particules en suspension au fond de la cuve ou de la barrique et, au passage, ça réduit l’astringence et assouplit les tanins. Mais qui dit "protéique", dit souvent "qui vient d'un animal" : selon l’effet escompté, on peut utiliser de la gélatine (de porc), de l’albumine (d’œuf), de la caséine (de lait), de la colle (de poisson)...*
Cependant, il existe des produits de remplacement d’origine végétale ou minérale, comme la bentonite (une argile), des protéines de pomme de terre (la patatine) ou de pois, ou encore des protéines de synthèse (PVPP), pas compatibles avec le bio.

* A l’époque, on utilisait même du sang de bœuf - si, si, c’est véridique - mais c’est interdit depuis 1997, à cause de la crise de la vache folle.


Une étiquette fixée avec une colle d’origine animale ou un bouchon scellé à la cire d’abeille peuvent aussi rendre une bouteille de vin "non-végan".
Les vignerons qui veulent faire du vin végan doivent vraiment vérifier tous leurs produits, même ceux à priori acceptables.

De manière totalement contre-intuitive, il y a aussi plusieurs pratiques propres à la biodynamie comme l’utilisation de la bouse et/ou des cornes de vaches, qui donnent des vins non-végans. Entre protection de la biodiversité et protection des animaux, on est donc pas toujours d’accord.

L’autre pomme de discorde entre les vignerons végans et les autres, c’est le cheval de trait (pas de Troie). En grande majorité, on utilise des tracteurs dans les vignes ; mais que ce soit pour des raisons environnementales (le cheval ne marche pas à l’essence), folkloriques (ça fait joli pour les journalistes) ou pratiques (parcelle trop pentue, le tracteur ne passe pas), il arrive que l’on fasse besogner un canasson.
Et ça c’est un gros gros "non" pour les végans, qui préfèrent voir courir les chevaux nus sur la plage.

Les vignerons qui demandent un label végan le font parfois par conviction, et souvent pour satisfaire un marché de niche (ceux qui exportent aux États-Unis, notamment).
Mais pour ceux qui sont horrifiés à l’idée d’avoir bu du vin avec du jus de bestiole dedans, rassurez-vous : une grande partie des vins sont végans, même s’ils ne le revendiquent pas. Le collage n’est pas systématique et peut être végan et l’utilisation du cheval est trop chère pour la plupart des exploitants.